A quel âge devient-on con ?

En observant un petit enfant de 3 ans, tu sauras qu'il n'a pas encore atteint l'âge con.
La subjectivité du regard est sensée polluer le jugement, mais les autres petits en maternelle sont bien équivalents, il n'y a aucun doute, la bêtise n'a effleuré personne, les murs sont trop hauts, le grillage trop étroit.
La preuve : Batman a sauvé la chèvre de monsieur Seguin, du moins est-ce l'interprétation de la petite fille de mon ami Jean-Claude. Comment n'y-a-t-on pas pensé plus tôt ? C'était si évident que Batman allait sauver la chèvre de monsieur Seguin, que l'on se demande à quel point l'auteur de la fable était con. Il n'avait pas pensé à l'intervention de Batman, et c'est cette petite fille de 3 ans qui a esquissé une fin moins sanglante pour la pauvre bestiole.
Voilà peut-être la preuve par défaut selon laquelle à trois ans, on n'est pas encore con.



Peut-être à quatre ?

Il y a con et con....

Tous les jours, ou presque un con m'écrit. Un vrai con.
Un de ceux qui font la gloire de notre vieil occident humaniste.
Je ne parle pas de celui qui tente de me convaincre de placer l’argent que je n’ai pas, ni non plus de celui qui m'expose que Bill Gates, (hein ?), est vraiment le dieu de l’informatique pour de vrai avec une âme : celui-là l'écrit plutôt gentiment et, espérons-le, finira par se suicider comme tant d'autres devraient le faire.

Non, il s’agit d’un con. Un petit con.

L’autre semaine…Le dernier en date m'a fait la morale.
C'est l'artifice principal du con. Entre cinquante et soixante ans, bourré de certitudes et les étagères de la bibliothèque un peu vides : le con quotidien fait la morale sur ce qu'on doit dire, ce qu'on ne doit pas... Sur ce qu’il faut faire ou qu’il ne faut pas…
Ce qu'on peut lire. Ce qu'il ne faut pas.

Le con quotidien, lui n'a rien lu, ou si peu.

L’autre jour y en a un qui me reprochait de citer Voltaire. Pensez-donc !
Citer celui-là, c'est faire preuve d'un totalitarisme intellectuel des plus abjects !
Le petit con en question m'a appris qu'il a « lu » que Voltaire était méchant. ..Dans le Monde Diplomatique…même ! Le Monde étant pour les intellos ce que Voici est pour les techniciennes de surface…

Ah, que n’avais-je failli avoir l'air con moi-même. Citer cet auteur fasciste ! En l’ayant (un peu) lu ! Quelle petitesse ! Alors qu'il suffirait de lire l'un de ces excellents articles du Monde Diplomatique et surtout, surtout, rien d'autre ! L’autre con qui croyait que Voltaire ce n’était qu’un fauteuil…

Bien entendu, le con, qu’il soit con hebdomadaire ou con annuel (parfois hélas quotidien, mais prions, prions !) ne se contente pas de faire la morale. Il écrit sur le ton du dégoût et en vient, rapidement à l'insulte. C'est qu'il n'a pas d'argument mais beaucoup de dégoût. Qu'on lui réponde avec délicatesse ou qu'on ne lui réponde pas, il revient à la charge deux ou trois fois. Il lit aussi le Nouvel « Obs ». Hé oui.
et tout bousiller.

Enfin il y a les Cons que l'on aime, ceux auxquels on pardonne toujours, ceux auxquels on voue des sentiments quasi-divins, que l'on sublime et que l'on révère...des cons qui vous emmerdent et vous manquent.
Que vous haissez et après lesquels vous languissez.
Chacun d'entre nous "a" de ces cons-là, comme jadis on avait "ses" pauvres. Ils sont les cons de coeur.
Ce sont les plus dangereux et les plus encombrants, ces cons là. Ils vous envahissent et finissent par vous habiter, sans jamais que vous ne vous y habituiez.
Ah les cons, ces cons-là.
Il est de ces cons, le « tolla ».

La belle affaire.

Ah, le con. Quand je pense que "y en a des qui" doivent le supporter tous les jours ! Qu'il y en a peut-être bien qui vivent avec ? Et en vrai pour de vrai! A chacun sa croix.
Heureusement qu'on peut quand même lui demander l'heure…encore que s’il était flamand, alors qu’il est wallon, il vous la prêterait seulement ou même peut-être bien qu'il essaierait de vous la louer.